Francis Poulenc écrit ce qui lui chante

Cet article met le doigt sur ce qui est pour moi une certitude profonde: Poulenc est de ces compositeurs qui savent capter la substantifique moelle de la langue et la « musiquer ». Je place d’ailleurs « Tel jour telle nuit » sa mise en musique du cycle d’Eluard, sur le même plan que les Amours du poète de Schumann et Heine. Même respect parfait de la prosodie, même sens mélodique et … même postlude pianistique qui prolonge longuement la méditation…

FLOREMON

Francis Poulenc (1899-1963) fut-il l’un des compositeurs les plus littéraires de la musique française ? « Certainement, et de loin ! » répond sans hésiter Nicolas Southon, maître d’œuvre d’un imposant recueil de textes et d’entretiens  de Poulenc intitulé J’écris ce qui me chante (956 pages, 32 euros, Fayard), beau titre qui donne le « la » à l’ensemble, si l’on peut dire. On l’y retrouve dans sa finesse, son humour, sa lucidité, toutes choses qui ont rendu le personnage attachant aux nombreux artistes qui l’ont fréquenté. Mais « littéraire », qu’est-ce que cela peut bien signifier s’agissant d’un compositeur, celui-ci voulut-il passer pour « le musicien des poètes » ? Cela n’a de sens que lorsqu’ une passion intime se transcende dans sa musique et que celle-ci, loin de l’illustrer ou de la prolonger, la sublime en y trouvant le meilleur de son inspiration. La preuve : ce que ses trois opéras doivent à l’Apollinaire des Mamelles de Tirésias,

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