LE LABO VOKAL, nouvelle formule en cycle.

J’ai décidé il y a déjà quelques temps de ne plus donner de leçons particulières, sauf exception. Plusieurs raisons à cela: le manque de temps, car l’accompagnement de groupes et artistes, ajouté à la formation des futur·es passeur·euses de chant m’occupe pas mal, une certaine lassitude, pourquoi le cacher, mais aussi le fait que ce dispositif de la leçon individuelle me parait dépassé et peu opérant. Bien sûr, pour accompagner des projets de disques, de spectacle, il est parfois nécessaire, mais pour aborder les questions de lutherie vocale, je suis persuadé que ce n’est pas la panacée. Alors, oui, bien sûr, c’est confortable, pour l’élève et le prof, il y a une convivialité réelle, un sentiment d’exclusivité, on est en pantoufles, quoi! Mais lorsque j’observe les progrès réalisés par les artistes que je forme lorsque les séances se déroulent en petit groupe, il n’y a pas photo à mes yeux.

Activer les neurones miroir

Plusieurs explications: d’abord, l’enseignant, au lieu de ronronner et de répéter, est sur la brèche en permanence, la pédagogie est active. Ensuite, en terme d’énergie, le groupe est une source intarissable! Et puis, un peu de neurosciences, les neurones miroir sont activés en permanence lorsque des apprenti·es chanteur·euses observent et écoutent les autres participant·es. Rappelons -avec l’aide de Wikipedia- la nature de ces neurones: par imagerie cérébrale fonctionnelle (tomographie par émissions de positons ou imagerie par résonance magnétique fonctionnelle, par exemple), il est possible d’observer dans certaines régions du cortex cérébral (notamment autour de l’aire de Broca, zone de la parole, et au niveau du cortex pariétal inférieur) une activation à la fois quand l’individu produit une action et lorsqu’il observe un autre individu exécuter une action plus ou moins similaire. La particularité de ces neurones tient au fait qu’ils déchargent des potentiels d’action pendant que l’individu exécute un mouvement (c’est le cas pour la plupart des neurones du cortex moteur et prémoteur) mais aussi lorsqu’il est immobile et voit (ou même entend) une action similaire effectuée par un autre individu, voire seulement quand il pense que ce dernier va effectuer cette action.

Ainsi, dans le dispositif du travail en groupe, la mémorisation par le cortex préfrontal, moteur, des mouvements de l’appareil phonatoire et respiratoire se trouve améliorée. Par ailleurs, le temps de concentration de l’humain variant entre 25 et 52 mns, difficile d’affirmer que nos élèves restent concentré·es tout au long d’une leçon. dans le cadre du travail en groupe, des passages de 25 mns maximum, suivis de temps d’observation, où une attention moins soutenue est requise, permet d’optimiser ces facultés.

La nouvelle formule

Au travail (Photo @LaCoda)

Voici donc la nouvelle formule que je proposerai à partir de l’automne à Marseille d’abord, puis pourquoi pas ailleurs: un cycle de cinq journées de travail en petit groupe (huit personnes maxi). La matinée sera à chaque fois consacrée à un thème de lutherie vocale (posture, respiration, vibration corporelle, mécanismes laryngés, résonances, articulation). D’abord un temps d’exploration collective, suivi d’un temps de pratique individuelle, pus d’une explication, schémas et vidéos à l’appui. L’après-midi sera consacré au travail du répertoire de chaque stagiaire, sous le regard des autres participant·es.

L’accès est ouvert aux artistes (théâtre, conte, chant, cirque…), utilisant leur voix de façon professionnelle sur scène, même si quelques amateur·ices de bon niveau sont les bienvenu·es ( sélection sur envoi d’un morceau en MP3 et entretien). En fait, il faut avoir un répertoire à défendre, sur scène ou au disque, et le souhait d’acquérir des outils de technique vocale et d’interprétation pour porter au mieux ce projet.

Les infos pratiques et les inscriptions sont >>>ici<<<, et les places limitées!

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