Le réflexe myotatique déclenche une contraction d’un muscle en réponse à son propre étirement. Il permet le maintien des postures dans l’espace en assurant une contraction légère des muscles, il s’agit du tonus musculaire. Il intervient également dans le rétablissement de notre position suite à un déséquilibre, afin d’éviter une chute par exemple. (source Maxicours)
On voit très vite l’importance de la compréhension de ce phénomène dans l’apprentissage et l’enseignement du chant. J’y vois au moins trois domaines d’application importants:
- La synergie respiratoire (ou lotta vocale). Lorsque le diaphragme se contracte, il étire, via la pression qu’il exerce sur le bol viscéral, la sangle abdominale (particulièrement le transverse), et le périnée. Ces deux muscles réagissent de concert à cet étirement en se contractant par réflexe myotatique, mettant ainsi en place la base du soutien expiratoire dès la phase inspiratoire! On perçoit dès lors l’intérêt de la compréhension de ce phénomène, qui nous dispense bien souvent de recommander ou de provoquer une contraction volontaire des muscles du soutien. Moins d’efforts, plus de confort.
- La synergie posturale. Là encore, la recherche de l’auto-grandissement et du repoussé du sol dès que nous nous tenons debout met en place les conditions d’une tenségrité qui se construit grâce au réflexe myotatique. Les différents muscles posturaux (phasiques) adaptent en permanence leur contraction en réaction à celle des muscles toniques.
- La synergie vibratoire. Le vibrato lui-même, lorsqu’il apparaît de manière spontanée, provient d’une interaction entre deux muscles. L’alternance de la contraction réciproque de deux muscles antagonistes se stabilise dans le temps et l’intensité par réflexe myotatique. Cette « balançoire » peut se situer au niveau thoracique, laryngée, ou plus haut dans la zone oropharyngée.
Voyez cette vidéo épatante, qui explique ce phénomène.