Chez Patrick Chamoiseau, sublime écrivain créole, dans Écrire en pays dominé, à propos du conteur: « Moi, conteur, je donne parole aux voix égarées […] Je ne suis pas solitaire à parler, je ne parle à la place de personne: je parle dans un concert […] Et je comprends soudain: le Conteur fait parler-ensemble ces corps restaurés par les gestes, répondre-ensemble, marcher d’un pas commun, éprouver les mêmes joies, des peurs unanimes, des échappées conjointes […] et j’éprouve le sentiment d’un organisme polyrythmique, à voix multiples, dont une -folle soliste- fait l’épiderme de toutes celles qui l’habitent. Oh, ce rêve obscur m’éclaire: le conteur parle avec!… […] Le conteur nomme -obscur- le vivant.
Que c’est beau, que c’est exactement ce que cherche à capturer le chanteur-portevoix, nommer le vivant, le commun, l’universel!
Chanter, une communion avec les autres, la nature, la Beauté ! merci de ces mots qui nos élèvent. Jean-Paul