De la cantate au canto popolare, deux façons d’affronter le chaos.

La musique vocale est incontestablement un moyen de tenter d’organiser le chaos du Réel, de lui donner une forme, et donc un sens. Pour être aspiré, inspiré, par deux formes musicales qui semblent irréconciliables, la cantate de Bach, et les musiques populaires de tradition orale, je me suis fait cette réflexion :

Chez Bach, la vie terrestre est supportable car la Grâce nous sauve, et nous quitterons cette vallée de larmes pour boire au Calice du Sauveur dans une Vie Meilleure. En attendant, c’est Seufzen und Tränen à tous les repas, la musique pour envisager le Sublime, et son écoute lors des cérémonies pour la sublimation.

Dans le chant populaire, c’est l’expérience humaine qui est à l’œuvre, qui prévient les générations à venir : oui, la vie est une souffrance, mais le Commun, la confrontation collective à ce quotidien chaotique et incompréhensible, donne un sens à la vie, tandis que la pratique artistique (danse, chant…) donne un accès à la sublimation, sinon au Sublime et rend la vie supportable.

Le pasteur nous donne à penser une vie à venir qui nous consolera de celle-ci, tandis que le chanteur, sans nous cacher le chaos du Réel, nous dit que la socialisation et le chant peuvent donner uns sens à celle-ci. Choisi ton camp, camarade !

Reste une question : l’utilisation par Luther de mélodies populaires habillées de paroles édifiantes, pour composer ces fameux chorals qui seront sublimement réarrangés par Bach, ne répond-elle pas à ce double besoin de l’homme : espérer une vie meilleure, tout en affrontant celle-ci en rangs serrés et solidaires ?

To be continued…

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